samedi 16 novembre 2013

Le baiser de Tsarine

Encore porté par les airs nuancés d’une étoile
Je visite le baiser chamoisé d’une fille sans voile

Le sourire est éternel dans la coupe de ses lèvres
Sa peur magnifique d’emporter toutes les fièvres
De son corps charmant de l’or en filaments
Etreint mon cœur au plafond des firmaments
Tsarine joue avec ses bottes de cuir noir
Plissant le rouge secret de l’amour en miroir
D’une jupe à volants si légers de dentelles
J’essuie le parfum tissé de légères ritournelles
Sur ta bouche le rire du printemps fleurit
Mon âme n’est que fils blancs de boutons
Sous ta chemise lissée de minces cotons

Encore porté par les airs nuancés d’une étoile

Je visite le baiser chamoisé d’une fille sans voile

samedi 19 janvier 2013

Frozen


Les fantômes avancent, rétines blanches,
Le ciel pur est froid bardé d’avalanches…
Le gel prend nos yeux derrière le miroir.

Le balancier foudroie le temps des étoiles,
Le fluide de la lumière glisse sous la toile…
Les cristaux de glace brise l’espoir.

Le calendrier déchire notre histoire,
Tenailles impossibles du dérisoire…
La neige étanche nos cœurs noirs.

Le secret de la vie gît sur un désert arctique,
Pôles évanescents du silence pathétique…
Un nom résonne comme un glas du soir.

Les fantômes avancent, rétines blanches,
Le ciel pur est froid bardé d’avalanches…
Le gel prend nos yeux derrière le miroir.

Ellipses admirables d’une musique ancienne,
La lumière perdue à travers les persiennes…
Névés éclairs nés d’autant d’allumoirs.

Le feu éternel couve entre les lignes lointaines,
Il suffit d’ouvrir l’âme vers la mer tibétaine…
Sommets d’abnégation à entrapercevoir.


La paroi de l’amour se fissure dans le vide,
Envahit de la paix de l’infini avide…
Se laisser enfin brûler par son bougeoir.

Les fantômes avancent, rétines blanches,
Le ciel pur est froid bardé d’avalanches…
Le gel prend nos yeux derrière le miroir.

Intense flamme réconfort de conscience,
Néant recouvert de l’ignorance de la science…
Lâcher prise pour l’éther et l’entrevoir.

Je suis enfant prophète ignoré des hommes,
Comme le tourbillon fugitif d’un somme…
Je pleure la vérité lovée sur mon perchoir.

Les fantômes avancent, rétines blanches,
Le ciel pur est froid bardé d’avalanches…
Le gel prend nos yeux derrière le miroir.

Une nuit aux jardins de Cluny




Errance incertaine en l’amour, sous la pluie miaulent les trottoirs, pavement reluisant de l’eau froide d’un ciel d’hiver. Les lumières artificielles de noël blanchissent les façades des bâtiments tandis que les lampions de l’avenue éclairent le passage furtif des voitures. La ceinture lactée de tes yeux brille sous le fard de tes paupières mi-closes, les humeurs des cieux balancent le contraste de ton sourire posé sur la rosée des jardins de Cluny.

Les chemins incertains de la déraison humaine, guide mes pas sous les voiles imaginaires de ton corps, nous marchons sur le sentier de lune parmi les étoiles.

Princesse Tsarine



Les étranges personnages de la douceur du temps,
Caressent le clignement de tes paupières.
La ligne miraculeuse de ton sourire aspire mon souffle,
Le vent balaye l’ombre de tes cheveux sur le sable
Le bleu de mer s’étend de l’infini à l’horizon de l’écume.
Un enfant joue sur ton épaule à peine découverte,
Son rire éclabousse les anges aux voiles du port lointain.
A genoux sur le quai aux claquements des lattes de bois 
Je prie au silence de tes bras le repos de mon âme.

La balancelle et Tsarine



Le jardin par la fenêtre de la cour semble paisible, quelques feuilles tournent au vent, la peinture bleu clair du ciel aspire la clarté du soleil. Sur le bord du bassin nage la robe limpide d’une eau fraîche, sur l’onde des nénuphars ondulent et se balancent silencieusement. Comme la brise de son velours irise la surface d’infimes clapotis, sur les pourtours danse la clameur amoureuse de batraciens animés par des vocalises affriolantes. La rosée clairsemée sur l’herbe verdoyante, pose des notes limpides aux parterres des massifs de violettes. Allongée sur la balancelle, sur un matelas de tissus aux motifs façon cachemire, Tsarine se pavane d’un long soupir de sommeil. Ses cheveux noirs et lisses s’éparpillent sur le coussin d’appoint, la ronde du silence se promène au creux de ses hanches, effeuillant le drap soyeux d’une robe rouge.

Le Marin




Immense complainte aux confins de l’horizon, descendant les alizées sous le claquement de la toile, l’écume en poupe jaillissante, le vol des albatros suspendu aux élingues du mât ; sensation douce de l’iode fixée sur mes paupières, je pense à la dentelle de tes lèvres sur ma peau. L’océan balaye mes envies de toi et avive l’eau de mes larmes.